Ateliers du Fab Lab

Au Carrefour Numérique de la Cité des sciences, le Fab lab est un lieu emblématique de l’implication des citoyens dans la recherche de solutions innovantes et adaptées qui donne à chacun l’accès à des moyens de conception, de modélisation et de prototypage.

Le Fab Lab : co-fabriquer des solutions innovantes
Un exemple d’atelier

Comment ne plus faire de vieux os ?

A l’image de la citation d’Einstein inscrite au mur du Fab Lab dans lequel nous allons passer une heure, il est des inventeurs qui n’ont jamais cherché à innover et des innovations dans lesquelles le hasard ou une rencontre ont la part belle. Celle du Professeur Bertin et d’André Kerisit en fait partie. Le premier est chirurgien orthopédiste au CHU de Limoges. Le second a fondé I-Ceram, une société d’implants osseux, il y a 10 ans. Ensemble, ils ont mis au point un sternum en biocéramique destiné à remplacer l’os d’origine chez des patients atteints d’une tumeur sternale ou ceux qui ont subi une chirurgie thoracique. Et c’est ensemble qu’ils sont venus présenter leur 1ère mondiale au cours de ce Fab Lab. En face d’eux, une dizaine de passionnés de la science attendent de comprendre et de mettre la main à la pâte. C’est le principe du Fab Lab.

Mais dans celui-là tout commence par une histoire. Celle du Professeur Bertin qui est aussi, à ses heures perdues, médecin de l’équipe de basket de Limoges. Ce jour-là, il y a à peu près 4 ans, il est en retard. A ses joueurs qui le questionnent entre deux quarts temps, il explique pourquoi. C’est à cause du bloc. Il a dû fabriquer une prothèse de ses propres mains pendant que son patient dormait. D’où le retard. Et ce n’est pas la première fois. Donc ça l’agace. Une de ses anciennes joueuses l’entend. Devenue responsable qualité chez I-Ceram, elle lui conseille d’aller voir son patron : il a peut-être une solution. Quelques jours plus tard les deux hommes se voient. François Bertin griffonne sa prothèse idéale sur un bout de papier. André Kerisit s’enflamme : il la fabriquera. Et il tient parole. La 1ère prothèse est posée en mars 2015, la 2ème en novembre, la 3ème il y a quelques jours et les patients se portent bien.

Mais pourquoi donc cet implant en biocéramique constitue-t-il une avancée ? Car pour remplacer un sternum, on n’avait, avant, que deux choix. Une prothèse en titane qui créé des artefacts, reste rigide et ne favorise pas l’ostéo-intégration ou une prothèse en résine, plus souple mais dite extemporanée, c’est à dire fabriquée au bloc. Le problème est que cette fabrication prend 40 minutes alors que le patient dort et qu’on ne peut rien faire d’autre que d’attendre. 40 minutes perdues pour le patient et pour l’équipe chirurgicale. 40 minutes de stress car la pâte doit être malaxée et façonnée à la main, ne cesse d’augmenter en température, brûle les doigts, ne peut être posée nulle part car elle y resterait collée et dégage une odeur insoutenable. Autant d’étapes que François Bertin nous invite à expérimenter pour nous faire toucher du doigt la genèse d’une invention ou plutôt son « anti-genèse ».

D’autres exemples de Fab Lab :

La robotique et la réalité virtuelle au service de la rééducation
Avec le Professeur Jacques Luauté, chef de service Médecine physique et réadaptation à l’hôpital Henry Gabrielle, Hospices Civils de Lyon

Impression en 3D au service du traitement du cancer du rein
Avec Jean-Christophe Bernhard, service d’urologie, d’andrologie et de transplantation rénale du CHU de Bordeaux - GH Pellegrin

Fabrication d’un masque respiratoire personnalisé
Avec David Orlikowski, coordinateur adjoint du CIC-IT de l’Hôpital Raymond Poincaré, Garches

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